Amazing Uyuni

Tout le monde nous l'avait dit: faites le Salar d'Uyuni! Et ce n'était pas exagéré, les paysages époustouflants du sud de la Bolivie resteront l'un de nos plus beaux souvenirs de l'Amérique du Sud.
En arrivant à Uyuni nous faisons le tour des agences, presque aussi nombreuses que les pizzerias, et finissons par opter pour le tour classique qui permet de rejoindre en trois jours la frontière chilienne. Après avoir reporté par deux fois notre départ, à cause des effets dévastateurs de la nourriture bolivienne, nous finissons par prendre la route du Salar!
En plus de notre chauffeur, guide et mécano Erwin, nous sommes six dans la jeep: Juan de Valencia, qui à 57 ans fait le tour du monde en Goldwing, objectif 198 pays, temps de voyage estimé à 8 ans (on ne joue pas dans la même catégorie...); Camila et Marcela, deux brésiliennes en voyage de fin d'étude, la joie de vivre personnalisée; Erwan le français, aussi en année sabbatique, un rochelais en plus! et nous deux. On s'attendait à être serrés comme des sardines mais la voiture est grande et grace au paysage on ne voit pas le temps passer.

From Salar de Uyuni

La première étape est la plus connue, le Salar de Uyuni lui-même, le plus grand désert de sel au monde. Sauf que nous arrivons au beau milieu de la saison des pluies, et que le désert est entièrement innondé. On ne peut pas le traverser, seulement en voir une partie, ce qui est largement suffisant pour profiter du spectacle: un miroir géant créé par la couche de sel blanc qui s'étend à perte de vue, recouverte de cinq centimètres d'eau, reflétant le ciel bleu et les nuages. On ne sait plus différencier le ciel de la terre, les voitures semblent rouler sur l'eau et les gens sont des ombres qui paraissent flotter au loin. C'est un paradis pour les photos, avec les jeux de lumière et de perspective, c'est la première fois que l'on regrette de ne pas avoir emmener en voyage le bon appareil photo. Nous repartons à contre cœur, sur le toit de la Jeep pour admirer jusqu'au bout cet endroit étonnant.

From Salar de Uyuni

Le deuxième jour est le plus complet, avec un festival de paysages différents: lagunes de couleur, montagnes et volcans aux sommets enneigés, pampa, désert de pierres, canyons... Avec de nombreux flamands roses et quelques vicuñas, sorte de petit lama sauvage, aussi difficiles à photographier l'un que l'autre. Il n'y a aucun chemin délimité, la voiture passe au milieu de nulle part, on se croirait sur le Paris-Dakar (qui passera sans doute par là en 2011) avec une grande sensation de liberté. On réalise notre isolement quand la voiture tombe en panne, une fois toutes les deux heures environ, heureusement les chauffeurs savent réparer sans devoir attendre une dépanneuse. L'orage nous suit et finit par nous rattrapper en fin de journée, lorsque nous atteignons les rives de la Laguna Colorada. Difficile d'apprécier sous la pluie la couleur rouge de l'eau, nous nous réfugions dans notre chambre commune, très rustique, en attendant l'heure du diner.

From Salar de Uyuni

La nuit est froide et courte, départ à 5h pour voir les geysers à l'aube, moment où le contraste de températures est le plus important. Là encore nous découvrons des paysages nouveaux et d'une grande beauté, avec le lever du soleil sur une vallée désertique couverte de givre, parsemée de geysers fumants, et entourée de montagnes rougies par les premiers rayons du soleil. On ne s'en lasse pas, et on en oublie presque le froid ambiant. Pour finir de nous réveiller nous prenons notre premier bain en trois jours, dans une source d'eau chaude sur les bords d'un lac, et partons en direction de la frontière chilienne en passant par les dernières merveilles du séjour: le désert de Salvador Dali, parsemé de rochers à l'aspect surréaliste, et les deux principaux lacs, la Laguna verde aux tons turquoises, et la Laguna Blanca reflétant les volcans qui l'entourent.

From Salar de Uyuni

Tout à une fin, et nous devons nous résigner à abandonner la voiture et la Bolivie après trois jours passés dans un autre monde. Le bus nous attend au milieu du désert pour nous ammener à San Pedro de Atacama, un endroit tout aussi aride mais avec du soleil et quelques dizaines de degrés en plus.