17 jun 2011

La quète de la roche d'or

Tout se mérite, et nous n'avions jamais fait autant d'efforts pour aller admirer un rocher. Par n'importe lequel il est vrai, puisqu'il s'agit de l'un des principaux lieux touristiques et de pèlerinage du Myanmar: la roche d'or de Kyaiktiyo. Plusieurs tonnes de pierre recouvertes de feuilles d'or, coiffées d'une petite "stupa" censée contenir un cheveux de Bouddha, le tout posé en équilibre tout en haut d'une colline. Malgré le temps et les nombreux tremblements de terre l'ensemble n'est pas encore tombé, même si la roche penche de plus en plus vers le vide.

Le site n'est pas très loin de Yangon, mais pour y arriver nous avons quand même dû faire 4h30 de bus local, par les petites routes et avec beaucoup d'arrêts. Le terminus étant à quelques dizaines de kilomètres de Kipun, où se trouve notre hôtel, nous terminons par une demie heure de scooter à travers champs. Juste le temps de poser nos sacs et nous voilà repartis en quète d'un moyen de transport, en l'occurrence une sorte de bétaillère à ciel ouvert, avec des bancs en bois, où s'entassent une quarantaine de personnes. Il faut attendre qu'il soit plein pour partir, une petite demie heure de plus, juste quand la pluie commence.

De Kyaiktiyo

Double kway sans grande utilité sous les trombes d'eau, au milieu des sacs de riz et des locaux imperturbables: rien de plus normal, c'est la saison des pluies qui commence. On nous fait descendre au bout de 45 minutes de trajet, les étrangers doivent finir le chemin à pied. Encore 45 minutes de montée abrupte, heureusement par un chemin pavé, ce qui nous évite quand même les torrents de boue. Une succession d'échoppes en bois longe la route, mais en cette saison presque toutes sont fermées faute de clients. On voit même par terre des chaises à porteurs, reliques des temps coloniaux, encore utilisées par les visiteurs qui veulent éviter la promenade.

De Kyaiktiyo

La fin du trajet se fait pieds nus puisque nous sommes déjà dans l'enceinte d'un temple, et c'est particulièrement glissant sur le sol imitation marbre. Nous traversons tout le site dans la brume, pratiquement sans rien voir, et arrivés au bout nous devons faire demi tour car nous avons manifestement raté le rocher. Nous voyons enfin une forme dorée, nettement moins grande que ce l'on pensait, avec une petite pagode au sommet. Nous nous réfugions dans une pièce vitrée réservée à la prière, où nous devons contribuer aux dons des pèlerins. Les femmes ne peuvent pas s'approcher du rocher, mais Mario a l'honneur de traverser la barrière sous le vent et la pluie pour le toucher et y coller une feuille d'or.

De Kyaiktiyo

Comme la visibilité reste à peu près nulle nous redescendons assez vite, pour revivre la même aventure en sens inverse... Nous ne garderons pas un souvenir impérissable de la roche d'or, mais certainement du chemin qui y mène!

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